Traditionnellement on invoque saint Vincent comme patron des vignerons, mais chacun s'interroge encore sur les raisons qui l'ont élevé à cette charge. Il est vrai que sa fête, le 22 janvier, est la date idéale pour les vignerons. En effet, entre la vinification et la taille, la vigne est au repos et les vignerons aussi…
Pour saint Didier, il en est sans doute de même. Pourquoi l'évêque de Vienne est-il le patron des vendangeurs ?
Eh bien, là encore le calendrier n'y serait pas pour rien. Sa fête tombe le 23 mai, comparons avec le calendrier de la vigne : fin mars, la vigne pleure à l’extrémité des sarments taillés, c'est le signe d'une reprise de l’activité des racines; fin avril, les bourgeons s’ouvrent et rejettent leur bourre puis on commence à deviner les petites feuilles et les inflorescences; aux mois de mai et juin, les premières feuilles se déroulent et s'étalent ; les inflorescences se forment et se développent jusqu'à discerner leur intention de former une grappe. etc... (http://www.vignobletiquette.com/info/trvig.htm).
La fin mai est donc une date cruciale ; si une gelée advenait entre fin avril et fin mai, c'est toute la fructification qui serait compromise et la récolte serait vendangée avant l'heure. C'est dans ce sens que le Trévoux nous dévoile l'existence des saints vendangeurs : « … Les saints vendangeurs font ceux dont les fêtes échéent à la fin du mois d'Avril ou au commencement de Mai qui est le temps où la gelée eft à craindre pour les vignes. Nos ancêtres les nommoient par ces diminutifs, Georget, Marquet, Jacquet, Colinet, Croifet, Pérégrinet, Urbinet ».
Saint Didier est l'ultime d'entre eux car après le 23 mai, les gelées sont improbables. Voilà pourquoi nos vendangeurs l'invoquent pour protéger leur vignes ; il leur est certainement plus favorable que s'ils s'avisaient, en cas de défaillance, de jeter son effigie à la rivière ‒ voir « La légende de saint Didier » ‒.
L'association « Les Vitraux Saint-Didier » a pour but de restaurer les vitraux de l’église du bourg de Cheillé. Les vitraux de notre église ont été détruits dans des circonstances dramatiques. Le 16 juillet 1944, deux bombardiers alliés chargés de bombes sont entrés en collision provoquant une explosion qui a soufflé les vitraux.
samedi 21 mars 2015
jeudi 19 mars 2015
Le comte de Stenbock, Magnus Jean ou Jehan Magnusson ?
Avant la révolution, le sol de l'église Saint-Didier de Cheillé comptait une quarantaine de pierres tombales. Il s'agissait de sépultures de nobles et de notables du village. La plupart étaient les sépultures de la famille Rochefort, seigneurs de La Cour au Berruyer. Il ne reste que trois pierres tombales dans le chœur mais elles ont été mutilées et les inscriptions gothiques qui les entouraient sont devenues illisibles.
Parmi les pierres tombales, aurait existé celle d'un maréchal Magnus Jean, comte de Stenbock, suédois exilé et prisonnier au château de La Cour au Berruyer. Le château aurait été à cette époque, la propriété du Consul de France à Copenhague. Les registres paroissiaux signalent que le 4 août 1734, le Maréchal Magnus Jean, comte de Stenbock, fut enterré dans l'église. Exilé par Frédéric IV du Danemark, il aurait ainsi vécu 14 ans au château de La Cour au Berruyer.
Belle histoire ... Mais on apprend par ailleurs que le véritable Maréchal Magnus Stenbock « Emmené comme prisonnier à Copenhague, il s'adonne alors à la peinture, à la poésie et réalise de fines miniatures en ivoire. Il meurt en captivité dans la forteresse de Frederikshaven, après quatre années de captivité dans une cellule humide.[...]. Magnus Stenbock était connu pour son penchant pour la bouteille, et lorsque le général Anders Lagercrona se plaignit de son ivrognerie auprès de Charles XII de Suède, celui-ci lui répondit que Stenbock ivre donnait encore de meilleurs ordres que Lagercrona à jeun. » http://fr.wikipedia.org/wiki/Magnus_Stenbock
Mort en 1717, il fut enterré dans la cathédrale d'Uppsala en Suède. Le Suédois de Cheillé ne serait donc qu'un imposteur ? Allez savoir ! Mais on apprend aussi que le maréchal eut un fils, Magnusson, Jehan de son prénom, né en 1708 et dont la date de la mort est inconnue ... Alors peut-être est-ce là notre Suédois de Cheillé ?
Parmi les pierres tombales, aurait existé celle d'un maréchal Magnus Jean, comte de Stenbock, suédois exilé et prisonnier au château de La Cour au Berruyer. Le château aurait été à cette époque, la propriété du Consul de France à Copenhague. Les registres paroissiaux signalent que le 4 août 1734, le Maréchal Magnus Jean, comte de Stenbock, fut enterré dans l'église. Exilé par Frédéric IV du Danemark, il aurait ainsi vécu 14 ans au château de La Cour au Berruyer.
Belle histoire ... Mais on apprend par ailleurs que le véritable Maréchal Magnus Stenbock « Emmené comme prisonnier à Copenhague, il s'adonne alors à la peinture, à la poésie et réalise de fines miniatures en ivoire. Il meurt en captivité dans la forteresse de Frederikshaven, après quatre années de captivité dans une cellule humide.[...]. Magnus Stenbock était connu pour son penchant pour la bouteille, et lorsque le général Anders Lagercrona se plaignit de son ivrognerie auprès de Charles XII de Suède, celui-ci lui répondit que Stenbock ivre donnait encore de meilleurs ordres que Lagercrona à jeun. » http://fr.wikipedia.org/wiki/Magnus_Stenbock
Mort en 1717, il fut enterré dans la cathédrale d'Uppsala en Suède. Le Suédois de Cheillé ne serait donc qu'un imposteur ? Allez savoir ! Mais on apprend aussi que le maréchal eut un fils, Magnusson, Jehan de son prénom, né en 1708 et dont la date de la mort est inconnue ... Alors peut-être est-ce là notre Suédois de Cheillé ?
samedi 14 mars 2015
La légende de Saint Didier
Cette légende est revendiquée par la commune de Verrières en Champagne. Le jour de la Saint Didier, le 23 Mai, jour de la fête patronale de la paroisse de Verrières, les vignes qui donnaient l’espoir d’une abondante vendange, furent entièrement gelées. Les habitants, furieux de se voir frustrés dans leurs espérances et attribuant à leur patron ce désastre qui n’était dû qu’à un refroidissement de la température courent alors à l’église, enlèvent une statue de bois représentant Saint Didier, la garrottent et la traînent vers une fontaine située près du cimetière (situé alors autour de l’église). Là, l’ayant attaché à une longue bascule, les mécontents plongent et replongent la statue, la tête la première pour faire boire de l’eau à celui qui les prive de boire du vin … Et lorsqu'on fait jouer cette bascule, les spectateurs crient à tue-tête dans leur patois :
Les habitants de Verrières promènent la statue dans les rues du village en poussant les mêmes cris. Enfin, ils jettent le saint dans la fontaine, qui depuis ce jour est appelée «Fontaine Saint Didier». Le jour même et les jours suivants, les habitants du village arrachèrent toutes les vignes. La légende ajoute que le prévôt de Sainte Ménéhould, instruit de la conduite scandaleuse des habitants de Verrières, traduisit les profanateurs en justice. Le fait ayant été pleinement constaté, ils furent sévèrement punis et condamnés à payer une forte amende ainsi qu’au remplacement de la statue du saint patron. Une croix en pierre fut élevée sur la place du village, croix qui n’existe plus actuellement. Cet événement est prétendu être de 1250, sous Saint Louis.
Suite à cette légende, on appela les habitants de Verrières les « Padas » ou même « Padadas » c’est à dire les pendeurs de saint. Ce sobriquet est toujours employé de nos jours…
« Luvez l’y haut l’y brigat qu’y voiti l’y degât qu’il y fa ».
C’est à dire : « Levez-le haut, le brigand, qu’il voit le dégât qu’il a fait ».
Suite à cette légende, on appela les habitants de Verrières les « Padas » ou même « Padadas » c’est à dire les pendeurs de saint. Ce sobriquet est toujours employé de nos jours…
jeudi 5 mars 2015
Le 16 juillet 1944 ...
Les vitraux de notre église ont été détruits dans des circonstances dramatiques.
Le 16 juillet 1944, deux bombardiers alliés appartenant au 207 escadron de la RAF, partaient en mission de bombardement sur la gare de Nevers. Les quadrimoteurs de type Avro Lancaster, vols ME 807 et ME 851,sont entrés en collision lors de leur changement de cap au-dessus de Lignières-de-Touraine. Tous les membres des deux équipages sont décédés dans le crash de leurs avions.
J. Maurice, instituteur à Cheillé, relate l'événement dans un recueil de témoignages sur la résistance dans la région d'Azay le Rideau :
« Le 16 juillet, dans la nuit, toute la région est réveillée par une lueur fulgurante accompagnée d'un bruit de tonnerre.
Nous croyons à un bombardement. C'est une épouvantable catastrophe. Deux avions anglais volant bas se sont télescopés et sont venus s'écraser en flammes sur la plateau de Marnay. Ce fut là que l'équipe de la Croix-Rouge, formée depuis quelques temps à Azay, eut le triste honneur d'entrer en fonction. Dès que les explosions cessèrent et qu'on put s'approcher – et ce ne fut pas avant le jour levé – un spectacle hallucinant se présente : ferrailles enchevêtrées, sol ravagé, cadavres brûlés, dix-huit en tout, qu'il faut ramasser par lambeaux. Spectacle à soulever le cœur. »
Le 207e escadron de la RAF
Initialement, le 207e avait une mission de formation. Le 1er novembre 1940, l'escadron intègre le Bomber Command's No. 5 Group à la base aérienne de Waddington. Les équipages se sont vus confié la mise en service des bombardiers Avro Manchester qui remplacèrent avantageusement les Manchesters de la base aérienne de Bottesford en mars 1942 . L'escadron de la RAF déménagea ensuite à Langar le 21 septembre car la piste Bottesford endommagée, nécessitait des réparations urgentes. En octobre 1943, le 207e escadron est devenu le principal occupant de la base de Spilsby nouvellement ouverte.
L'escadron a été affecté à la Tiger Force contre le Japon impérial. Avec le largage des bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki la Tiger Force a été dissoute et le 207e escadron transféré à Methwold dans le Norfolk.
Les quinze aviateurs anglais, australiens et canadiens reposent au cimetière communal de Lignières-de-Touraine.
Tous les ans une messe est célébrée le dimanche proche du 16 juillet à leur mémoire et en hommage à leur sacrifice et une cérémonie présidée par le maire de la commune évoque leur souvenir au cimetière.
Le 16 juillet 1944, deux bombardiers alliés appartenant au 207 escadron de la RAF, partaient en mission de bombardement sur la gare de Nevers. Les quadrimoteurs de type Avro Lancaster, vols ME 807 et ME 851,sont entrés en collision lors de leur changement de cap au-dessus de Lignières-de-Touraine. Tous les membres des deux équipages sont décédés dans le crash de leurs avions.
J. Maurice, instituteur à Cheillé, relate l'événement dans un recueil de témoignages sur la résistance dans la région d'Azay le Rideau :
« Le 16 juillet, dans la nuit, toute la région est réveillée par une lueur fulgurante accompagnée d'un bruit de tonnerre.
Nous croyons à un bombardement. C'est une épouvantable catastrophe. Deux avions anglais volant bas se sont télescopés et sont venus s'écraser en flammes sur la plateau de Marnay. Ce fut là que l'équipe de la Croix-Rouge, formée depuis quelques temps à Azay, eut le triste honneur d'entrer en fonction. Dès que les explosions cessèrent et qu'on put s'approcher – et ce ne fut pas avant le jour levé – un spectacle hallucinant se présente : ferrailles enchevêtrées, sol ravagé, cadavres brûlés, dix-huit en tout, qu'il faut ramasser par lambeaux. Spectacle à soulever le cœur. »
Le 207e escadron de la RAF
Initialement, le 207e avait une mission de formation. Le 1er novembre 1940, l'escadron intègre le Bomber Command's No. 5 Group à la base aérienne de Waddington. Les équipages se sont vus confié la mise en service des bombardiers Avro Manchester qui remplacèrent avantageusement les Manchesters de la base aérienne de Bottesford en mars 1942 . L'escadron de la RAF déménagea ensuite à Langar le 21 septembre car la piste Bottesford endommagée, nécessitait des réparations urgentes. En octobre 1943, le 207e escadron est devenu le principal occupant de la base de Spilsby nouvellement ouverte.
L'escadron a été affecté à la Tiger Force contre le Japon impérial. Avec le largage des bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki la Tiger Force a été dissoute et le 207e escadron transféré à Methwold dans le Norfolk.
Les quinze aviateurs anglais, australiens et canadiens reposent au cimetière communal de Lignières-de-Touraine.
Tous les ans une messe est célébrée le dimanche proche du 16 juillet à leur mémoire et en hommage à leur sacrifice et une cérémonie présidée par le maire de la commune évoque leur souvenir au cimetière.
mardi 3 mars 2015
L'église Saint-Didier
« L'église, placée sous le patronage de Saint Didier, est un monument qui mérite le détour. Elle date du XIIe siècle mais elle a été plusieurs fois remaniée. C'est une bâtisse qui apparaît d'autant plus trapue que le clocher a perdu sa flèche. Le chœur rectangulaire du XVe siècle, se termine par un chevet plat éclairé par une baie à remplage Renaissance. Seuls les moines du prieuré adjacent avaient accès au chœur, les paroissiens restaient dans la nef. Deux chapelles ont ensuite enrichies l'édifice : une petite datant du XVIe siècle se trouve au nord du clocher, l'autre, à l'est, a été construite en 1770 en même temps que le collatéral rajouté à la nef du côté du clocher qu'il jouxte. Ce clocher repose sur quatre piles carrées. Sur les puissants contreforts de la face sud s'élève un beau chêne pédonculé dont le tronc et les racines s'enfoncent à l'intérieur du mur de l'église. Plusieurs fois centenaire, on pense qu’il a connu la révolution. »
Hubert GRADIS
Photos © Jipé Minette
Elle présente des particularités remarquables :
- Le porche couvert appelé le caquetoir, est une petite galerie où l'on peut caqueter à l'abri à la sortie de la messe. Il avait un rôle social important autrefois : c'était le lieu ou se traitaient toutes les grandes affaires de la paroisse.
- Le Christ en croix du XVIe siècle, au visage étonnamment serein, et imberbe contrairement à l’habitude. Il est classé aux monuments historiques. Le Christ en croix fut retrouvé en 1947 dans le beffroi du clocher de l'église par l'instituteur de la commune.
- Quarante pierres tombales recouvrant des notables dont l’énigmatique maréchal suédois Magnus Steinbock se trouvent dans l'église.
- Un impressionnant chêne tricentenaire, à la belle ramure, jaillit du coté sud de l'église. Les racines s'infiltrent dans le mur épais de l'église.
Quand Dieu créa le monde ...
Quand Dieu créa le monde,
il imagina Cheillé.
Père Albert Saint-Pol,
ancien curé de Cheillé
ancien curé de Cheillé
Photo ©géoportail, Carte de Cassini.
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