samedi 21 mars 2015

Saint Didier, patron des vendangeurs

          Traditionnellement on invoque saint Vincent comme patron des vignerons, mais chacun s'interroge encore sur les raisons qui l'ont élevé à cette charge. Il est vrai que sa fête, le 22 janvier, est la date idéale pour les vignerons. En effet, entre la vinification et la taille, la vigne est au repos et les vignerons aussi… 
          Pour saint Didier, il en est sans doute de même. Pourquoi l'évêque de Vienne est-il le patron des vendangeurs ? 
          Eh bien, là encore le calendrier n'y serait pas pour rien. Sa fête tombe le 23 mai, comparons avec le calendrier de la vigne : fin mars, la vigne pleure à l’extrémité des sarments taillés, c'est le signe d'une reprise de l’activité des racines; fin avril, les bourgeons s’ouvrent et rejettent leur bourre puis on commence à deviner les petites feuilles et les inflorescences; aux mois de mai et juin, les premières feuilles se déroulent et s'étalent ; les inflorescences se forment et se développent jusqu'à discerner leur intention de former une grappe. etc... (http://www.vignobletiquette.com/info/trvig.htm).

          La fin mai est donc une date cruciale ; si une gelée advenait entre fin avril et fin mai, c'est toute la fructification qui serait compromise et la récolte serait vendangée avant l'heure. C'est dans ce sens que le Trévoux nous dévoile l'existence des saints vendangeurs : « … Les saints vendangeurs font ceux dont les fêtes échéent à la fin du mois d'Avril ou au commencement de Mai qui est le temps où la gelée eft à craindre pour les vignes. Nos ancêtres les nommoient par ces diminutifs, Georget, Marquet, Jacquet, Colinet, Croifet, Pérégrinet, Urbinet ».

Saint Didier est l'ultime d'entre eux car après le 23 mai, les gelées sont improbables. Voilà pourquoi nos vendangeurs l'invoquent pour protéger leur vignes ; il leur est certainement plus favorable que s'ils s'avisaient, en cas de défaillance, de jeter son effigie à la rivière ‒ voir « La légende de saint Didier » ‒.